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dimanche 2 avril 2017

Les gens dans l'enveloppe

Un livre lu suite à notre dernière rencontre des Cholecteurs. J'ai tout de suite été attirée par le concept de cet ouvrage et je me suis laissé tenter.





















Auteur: Isabelle Monnin
Editions: Lattès / Le livre de poche
Pages: 432
Genre: Contemporain

Note: ⭐⭐⭐✰

Synopsis:

En juin 2012, j’ai acheté sur Internet un lot de 250 photographies d’une famille dont je ne savais rien. Les photos me sont arrivées dans une grosse enveloppe blanche quelques jours plus tard. Dans l’enveloppe, il y avait des gens à la banalité familière, bouleversante. Je n’imaginais alors pas l’aventure qu’elle me ferait vivre.

J’allais inventer la vie de ces gens puis je partirais à leur recherche. Un soir, j’ai montré l’enveloppe à mon meilleur ami, Alex Beaupain. Il a dit : « On pourrait aussi en faire des chansons. » L’idée semblait folle.

Le livre contient un roman, un album photo, le journal de bord de mon enquête et un disque, interprété par Alex, Camelia Jordana, Clotilde Hesme et Françoise Fabian. Les gens de l’enveloppe ont prêté leur voix à deux reprises de chansons qui ont marqué leur vie.

Les gens dans l’enveloppe est ainsi un objet littéraire moderne et singulier. Faisant œuvre de vies ordinaires, il interroge le rapport entre le romancier et ses personnages. Il est surtout l’histoire d’une rencontre, entre eux et moi.


Mon avis:

Ce livre est plus qu'un roman, c'est une oeuvre complète: un roman d'abord, une enquête ensuite et un album de chansons enfin.
Le livre est d'abord original de part sa construction en 3 parties: le roman, les photos et l'enquête. Le lecteur est investi par le projet de l'auteure: faire d'une enveloppe remplie de photos un roman.

Le roman:
C'est une histoire de famille à travers le portrait de 3 femmes, se déroulant des années soixante-dix à la fin des années quatre-vingts. On y retrouve Laurence la petite fille, Michelle la mère absente, et Simone dit "Mamie Poulet" la grand-mère.
L'auteure imagine son récit à partir des photos reçues: le passé des personnages, les sentiments etc... la société de l'époque y est aussi décrite.
L'accent est mis sur la petite fille, Laurence, qui vit l'absence de sa mère de façon déchirante: elle se sent seule, elle ne vit qu'avec l'espoir que sa mère revienne, elle rêve même d'une autre vie et part en Argentine pour tenter de la retrouver.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. L'écriture très poétique m'a déstabilisée, moi qui suit très terre à terre. Je n'ai pas été captivée par le roman, beaucoup trop mélancolique. 
Pour autant, le style de l'auteure est sublime à travers la poésie (cela m'a même rappelé les poésies de Rambaud) mais je n'accroche pas à ce genre d'écriture.

L'enquête:
Cette deuxième partie, au contraire, m'a vraiment captivée, j'ai trouvé l'enquête passionnante, prenante, très réussie. On sent le travail d'historien, de journaliste, d'enquêteur.
Ainsi, on retrouve dans cette enquête une histoire de famille mais cette fois-ci la vraie. Et ce qui est intéressant, c'est de voir les ressemblances entre "les gens" inventés par l'auteure et les vrais "gens". Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler de l'enquête.

Ce qui est pourtant ressorti des 2 parties, c'est le thème de l'abandon! Abandon maternel et abandon conjugal, lesquels sont traités avec beaucoup d'émotions tout au long du livre.

Il ressort de ce projet également tout un travail de mémoire: la mémoire de nos ancêtres. Cela m'a fait beaucoup penser à ma propre famille, à mon enfance aux cotés de mes grands-parents. Beaucoup d'images me sont revenus en mémoire.

Concernant l'oeuvre musicale, je l'ai écoutée mais elle ne m'a pas vraiment atteinte, peut-être parce que je ne suis pas très mélomane...


En résumé, une lecture dans laquelle je me suis sentie investie, avec une préférence pour l'enquête. A lire!